Bonjour.
Je me permets de vous solliciter pour une demande assez particulière. Je ne suis pas habitué aux forums traitant de la musique, je vous prie de bien vouloir m’excuser si ma demande paraît incongrue.
J’ai 45 ans.
Même si je suis musicien (sax), je ne suis pas un passionné de musique comme l’étaient certains de mes amis, à l’affût de l’actualité, des sorties d’albums, etc. J’écoute (j’écoutais), j’entend (j’entendais) comme tout à chacun.
Bien sûr, à 20 ans, la musique était plus présente. J’étais plutôt branché cold wave, indus. The Cure, Joy Division, Einstürzende Neubauten, PIL. Tiens, les Guns n Roses, même. En écrivant, je me rappelle d’un coup que j’étais batteur dans un groupe qui faisait des reprises d’Iggy Pop et des Stugges.
Dépeche Mode était là. Il suffisait qu’un morceau soit lancé au bar des étudiants pour que l’on se mette tous à bouger. Sans plus que ça pour moi, cependant, à l’époque.
Bon, et puis, la musique à pris moins de place pour moi. Le taff, les gosses... etc. J’écoutais, j’entendais...
Et puis voilà, ces foutus 40 ans sont arrivés. Que je croyais passer sans encombre, mais qui m’ont rattrapé juste avant mes 41 ans. Les questions, la vie,... les femmes... ceux qui les ont passés savent de quoi je parle, les autres verront bien...
D’autres choses ont pris de l’importance pour moi. La peinture, l’écriture. La musique est revenue tout doucement...
Internet permet maintenant d’accéder à peu près à tout. J’ai passé du temps à surfer, à découvrir, à redécouvrir des choses qui étaient là, et que je n’avais pas vues, ou pas ressenties.
Jusqu’à ce que je tombe sur la vidéo live de Never Let me Down Again (best live version).
Je l’ai prise dans la gueule. Ca ne me gêne pas, tout beau mâle costaud d’1,95m et 100 kg que je suis, d’avouer que j’en ai chialé.
Ouaips, ce que j’ai ressenti là devait correspondre à quelque chose. Une synthèse de ma vie, de mes perceptions, de mes émotions.
Du coup, Dépéche Mode est bien là. A fond dans la bagnole. A fond à la maison... les gosses commencent à connaître...
Et puis, j’ai découvert un truc. Incroyable à mes yeux, parce que cela doit correspondre à quelque chose pour moi.
Si vous avez su me lire, vous avez sans doute compris que la question des femmes, de la femme, de la féminité, des rapports entre les hommes et les femmes, est très présente dans mes questionnements récents...
Vous connaissez sans doute la vidéo Enjoy the silence (live in Berlin).
Pendant ce morceau est projeté en fond de scène une vidéo de femmes, tellement femmes, enroulées sur elles elles-mêmes. Elles bougent peu, clignent des yeux de temps en temps... puis finissent par se lever et partir.
Je ne sais pas qui a pu concevoir quelque chose d’aussi extraordinaire. Mais ce que ces femmes offrent à partager pendant ces quelques minutes renvoient à beaucoup de choses pour moi. C’est trop complexe pour que des mots puissent l’exprimer : la beauté, la féminité, la simplicité... non, tous ces mots sont bien bien insuffisants. L’attention... peut-être.
Je ne sais pas si ça existe, si c’est possible, si c’est accessible. Mais j’aimerais pouvoir accéder à cette projection, de manière moins morcelée et partielle que dans la vidéo du concert en question. Si avec la musique en même temps... encore mieux... la projection est tellement raccord avec la dynamique du morceau, que je me suis demandé si la vidéo n’a pas été produite en live, depuis un enregistrement en direct en backstage.
Vous aurez compris que tout cela renvoie à quelque chose de l’ordre de l’émotion. Si vous soupçonnez une forme de perversité, vous savez comme moi qu’il y a bien d’autres choses de cet ordre sur le net, pleinement accessibles...
Alors, voilà, je me permets de vous exprimer cette recherche. Ma vie n’est en jeu. Mais je crois que je trouverais dans cette vidéo, non pas une réponse à mes questions. Mais matière à les préciser.
Je vous remercie.
Fred.