Morrissey, son nouvel album, ses concerts, - Ses amis de sanctuary

Parce qu'il n'y pas que DM dans la vie : le punk, le post punk, les années 80 l'électro, le rock, la pop, Joy Division, Ian Curtis, David Bowie et tant d'autres...

Messagepar jb » 10 Avr 2006, 11:34

Le lyrisme puissant de "Ringleader of The Tormentors"
LE MONDE | 08.04.06 | 14h37


Après la mitraillètte tenue sur la pochette de You Are The Quarry, son précédent album, Morrissey, en frac, pose avec un violon sur celle de Ringleader of The Tormentors, son huitième opus solo. Comme si, après les rafales vachardes d'un disque aux allures de revanche, l'ancien leader des Smiths décidait que sa musique adoucirait les moeurs.

Baigné de références à Rome, sa nouvelle terre d'asile, Ringleader est certainement son album le plus positif à ce jour. Ne pas croire pourtant que ces nouveaux titres soient bercés d'orchestrations symphoniques ou de roucoulements de crooner. En recrutant Tony Visconti comme producteur, Morrissey savait sans doute que ce monsieur, responsable de disques de légende (T. Rex, Bowie), valoriserait au mieux la texture d'une instrumentation rock. Plus élégante que celle de You Are The Quarry, la production de Ringleader of The Tormentors brille aussi par sa rondeur et sa puissance.

Le disque est lancé par un morceau atypique, I Will See You in Far-Off Places. Sur fond de boucle orientale, une basse hypnotique nous transporte à Bagdad. L'occasion pour le chanteur de fustiger l'impérialisme américain en s'adressant à un de ces Irakiens anonymes pris entre le feu des marines et les bombes des terroristes.

La suite nous téléporte surtout en Italie, où s'éveillent aujourd'hui les sens de l'Anglais. Dans Dear God Please Help Me, il marche dans Rome, "des petits fûts explosifs entre (les) jambes" ; un homme le frôle, Dieu est appelé à l'aide, mais le désir s'échauffe, accompagné par des arrangements signés Ennio Morricone.

Sur le mode de la ballade, mais surtout au rythme de rock fringant, le "tortionnaire en chef" chante plus souvent les plaisirs de l'amour que sa cruauté. On retrouve des mélodies, une instrumentation et un phrasé typiquement "morrissien", jouant d'un lyrisme qui ravira les fans et irritera ceux qui n'ont jamais pu se faire à sa préciosité.

Certaines chansons ne transcendent pas suffisamment ce style reconnaissable entre tous. Mais la plupart (In The Future When All's Well, On The Streets I Ran, At Last I Am Born, l'excellent single You Have Killed Me citant Pasolini et Visconti) vibrent très joliment de ce nouvel appétit.

Ringleader of The Tormentors, de Morrissey. 1 CD Attack/Sanctuary/P.I.A.S.
Stéphane Davet
Article paru dans l'édition du 09.04.06




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Messagepar jb » 10 Avr 2006, 11:36

Morrissey touché par la sensualité"
LE MONDE | 08.04.06 | 14h37 • Mis à jour le 08.04.06 | 14h37
LONDRES ENVOYÉ SPÉCIAL


Avec une charmante préciosité, Morrissey commente d'abord les résultats de l'épreuve olympique masculine de patinage artistique qu'il a dévorée la veille - "Brian Joubert, quelle présence, quelle allure ! Mais on a toujours l'impression qu'il pourrait faire mieux". Dans l'hôtel de Londres où nous l'avons rencontré, la grande gueule romantique du rock anglais fanfaronne d'une voix douce : "Il est rare que les artistes gardent leur intensité après vingt ans de carrière. A partir d'un certain âge, on s'intéresse surtout à leur passé. J'ai l'impression qu'on n'a jamais porté autant d'intérêt à mes disques." Gonflé, mais pas complètement faux. Près de vingt ans après la séparation des Smiths, groupe-clé du rock britannique, dont il était le leader, le chanteur poursuit un parcours solo qui, s'il a connu des creux, reste capable de flamboiements tel Ringleader of The Tormentors, son nouvel album.

Après le spectaculaire succès du mordant You Are The Quarry (2004), fruit de son exil américain, c'est à Rome que l'icône de Manchester a élaboré les chansons d'un disque imprégné de son coup de coeur pour l'Italie. "Alors que je rentrais à Los Angeles, mon avion a dû faire étape à Rome. La ville m'a happé. Depuis juin (2005), je vis là-bas."

Le contraste est saisissant avec ses sept années passées dans la 2Cité des Anges. "A Los Angeles, on vit des existences très séparées ; si quelqu'un vous touche, c'est tout de suite la panique. Dans les petites rues de Rome, les gens se bousculent. On peut sentir leur odeur, apprécier leur sens du style, dans un cadre où l'histoire et la culture sont omniprésents. Après des années d'isolement, je me suis ouvert."

Emoustillé à 47 ans par la latinité, le chanteur avait plutôt incarné jusque-là l'essence même d'un rock britannique détrempé de bruine. Avec les Smiths, puis en solo, son oeuvre s'est d'abord nourrie de constantes références à une nostalgie identitaire. "Pendant longtemps, dit-il, j'étais persuadé que l'Angleterre était le plus grand pays de la planète. Adolescent, même les voyages à l'étranger ne m'ouvraient pas l'esprit. Je préférais rester dans ma chambre d'hôtel, obsédé par mon île." Une fierté insulaire amplifiée par la façon dont, depuis les années 1960, la jeunesse anglaise consomme, fantasme et suscite la culture pop. Fan avant d'être musicien, Steven Morrissey a vibré au son du glam rock (T. Rex, David Bowie, Roxy Music) du début des années 1970, des New York Dolls (il fut le président du fan-club de ce groupe et il vient de provoquer sa reformation), puis de l'explosion punk. "Les plus beaux moments de la musique anglaise sont survenus quand un mouvement incroyablement coloré et exotique surgissait dans une société coincée dans sa grisaille", estime-t-il.

Minée par le démantèlement de l'industrie cotonnière, Manchester avait connu de beaux feux d'artifice musicaux au crépuscule des années 1970 (Joy Division, The Fall, The Buzzcocks). Elle retombait dans la morosité quand Morrissey choisit à son tour de croiser spleen et excentricité. "Ma vie était terriblement monotone et solitaire, confie cet admirateur d'Oscar Wilde, mais en même temps j'étais convaincu d'être glamour. Quand le succès est arrivé, cela m'a semblé presque naturel, je n'avais pas d'autre option que de monter sur scène."

Avec les Smiths (Johnny Marr guitariste, Andy Rourke bassiste, Mike Joyce batteur), puis sous son nom, Morrissey va élaborer une façon singulière de chanter les fragilités intimes. Trempant sa verve dans l'ironie comme dans la compassion, dans la pudeur comme dans le narcissisme échevelé, cet observateur des coeurs et de la société britannique donnera du panache à la mélancolie, du lyrisme à la timidité.

FANS LATINOS

Des millions d'auditeurs se reconnaîtront dans ses chansons, au point de faire de lui un parrain très influent du "rock indé" international. Régulièrement, de nouvelles générations de rockers britanniques reconnaissent leur dette : Oasis ou Pulp à l'époque de la Britpop, Franz Ferdinand, les Libertines ou les Arctic Monkeys aujourd'hui.

Le phénomène peut même prendre des détours inattendus. Un des plus gros contingents de fans se compte par exemple aujourd'hui au sein de la communauté latino-américaine. "Peut-être, analyse Morrissey, parce que les hispaniques sont des gens passionnés qui réagissent aux chansons et aux voix passionnées. Peut-être aussi parce qu'ils sont conscients que la société américaine les force à se sentir inférieurs et que j'ai toujours chanté pour les marginaux."

Si, dans Ringleader of The Tormentors, l'auteur de Bigmouth Strikes Again s'en prend à l'Amérique de George Bush, il déclare que "la vie est une porcherie" et décline à nouveau quelques cruels moments de l'existence, c'est surtout un rapport beaucoup plus optimiste à la sexualité qui rayonne de nombreuses chansons. Rejetant habituellement l'amour charnel dans la frustration et la culpabilité, Morrissey semble cette fois libéré.

Un morceau comme At Last I Am Born ("I once was a mess of guilt because of the flesh/It's remarkable what you can learn once you are born", "Je n'étais qu'un fatras de culpabilité à cause de la chair, c'est remarquable ce qu'on peut apprendre une fois né") ressemble fort à un coming-out. "Non", conteste en rigolant celui qui n'a jamais admis officiellement son homosexualité. "Rome m'a juste réconcilié avec la sensualité, je peux voir aujourd'hui la beauté des gens, alors qu'avant, cela m'importait peu. Cela ressemble à une renaissance."
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Messagepar jb » 10 Avr 2006, 11:39

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Messagepar jmsmirnoffice » 10 Avr 2006, 12:17

au fait,vous aviez lu l'attaque du moz contre les artics monkeys l'autre jour dans le nme?
si quelqu'un a l'article complet car je n'en ai eu que des extraits...
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Messagepar jb » 10 Avr 2006, 12:31

Il a déjà fait ses excuses... Il est fort pour se faire de la promo à moindre frais le Moz :D
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Messagepar jmsmirnoffice » 10 Avr 2006, 12:33

c'est ce qu'il me semblait,il leur a reproché de ne "pas avoir galéré pour réussir" d'aprés ce que j'ai compris ;)
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Messagepar jb » 12 Avr 2006, 10:51

Rapide C.R. du concert de l'Olympia :

Après une première partie dispensable (The Boyfriends, revival rock des 80s avec chanteur crooner qui singe la voix de Ian Curtis mais chante très mal), Moz entre en scène sur le coup de 21h. C'est parti pour un très bon concert qui va durer environ 1h25. Morrissey va alterner titres de son nouvel album, morceaux de You are the Quarry, tubes des Smiths et face B. Il ignore des classiques comme Everyday is Like sunday, Suedehead, tout l'album Vauxhall and I et autres standards etc.

La foule de trentenaire présente est assez molle, l'ambiance n'est pas délirante (la faute à un Morrissey peut-être plus parvenu et moins saignant que lors de ses derniers passages français ?) sauf sur des morceaux comme Still Ill ou Irish Blood, English Heart qui provoque un début d'émeute dans la fosse. Morrissey y va de son bon mot, peut-être moins que d'accoutumée entre les morceaux : Il se sent très humble d'être à Paris ; il aime Sacha Distel (qui fait parti intégrante du décor de la tournée), Samy Frey, Brigitte Bardot, Claude Brasseur et Serge Gainsbourg. Un mec lui offre une pile de 45 tours de Sacha Distel.

Pour moi le highlight de la soirée fut Life is a Pigsty, le morceau le plus épique de ROTT et qui fut un véritable monument sur scène.

Après le concert, passage au pub ou nous nous retrouverons à 4 forumistes pour discuter de Moz, du slip "Morrissey" en vente au merchandising, de DM and life in general. Isalee, where the fuck were you ?

Setlist :
First Of The Gang To Die
Still Ill
You Have Killed Me
The Youngest Was The Most Loved
Reader Meet Author
Let Me Kiss You
My Life Is A Succession Of People Saying Goodbye
Girlfriend In A Coma
I Will See You In Far-off Places
To Me You Are A Work Of Art
Life Is A Pigsty
Trouble Loves Me / How Soon Is Now?
Irish Blood, English Heart
A Song From Under The Floor Boards (cover de Magazine)
I Just Want To See The Boy Happy
At Last I Am Born

Encore :
Last Night I Dreamt That Somebody Loved Me
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Messagepar isaleelee » 12 Avr 2006, 21:46

I'm back !
Le commentaire de jb résume tout. Très beau moment, quelle émotion d'avoir le Moz juste en face. Incontournables écartés de la set list, bonne idée. Pour n'avoir pu découvrir le nouvel album que durant le trajet jusqu'à Paris, Life is a Pigsty a fait immédiatement envie et l'entendre sur scène, dans la foulée, magnifique ! Et puis les épisodes The Smiths, bien sur, nom d'un chien, toute mon adolescence !!
:inlove:
Mais trop court, bien trop court ! J'espèrais une durée à la Dm, quel déchirement une fois les lumières rallumées.

Quant au public, quoi de neuf sous le soleil ? A part la fosse qui gesticulait bien, en balcons : passivité quasi totale. Et des applaudissements pour l'artiste, non, jamais ? Avec mon copain, nous manifestions notre joie pour dix, mais quand même ! Lors d'un passage éclair chez les dames, j'ai vu des gens éparpillés près du bar, assis sur les grands escaliers, papotant, sirotant un verre, ignorant complètement ce qui se passait sur scène. Dans un autre topic, jb parlait des parisiens blasés par trop d'évènements proposés dans leur ville, je confirme. Mais crotte, vu la petitesse de l'endroit, je pensais avoir affaire à des connaisseurs, uniquement, réalisant qu'une légende vivante se produisait ce soir, mais non. Il faut croire qu'il y aura toujours des touristes, et je ne comprends pas.

Isalee, where the fuck were you ?
Shame on me ! I was so drunk...

ps 1 : j'ai déjà connu le personnel de l'Olympia plus sympa, pas terrible cette fois, limite désagréable
ps 2 : j'ai vu Morrissey en chair et en os et je n'en reviens pas !
:)
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Messagepar jb » 16 Avr 2006, 11:47

Le hors-série "Morrissey & the Smiths" des inrocks vient de sortir. 98 pages très intéressantes qui reprennent d'anciennes interviews, chroniques et de très belles photos noir & blanc. Seul bémol : le DVD qui frise l'arnaque. 15 minutes d'une interview archi-éditée + 3 titres extraits du DVD live "Who puts the M in Manchester ?". Rien d'inédit, rien d'intéressant sur ce DVD donc ne claquez 9,90 Euros si vous voulez lire le mag, le DVD est totalement futile).
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Messagepar jmsmirnoffice » 16 Avr 2006, 12:03

merci du conseil jb ;)
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Messagepar zof » 20 Avr 2006, 21:53

Il serait annoncé pour le Rock en Seine
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Messagepar onecaress » 21 Avr 2006, 09:48

Oui courez y vite acheter ce hors série...rien que pour les photos (trés belles) et les 20 "potins" qu'on revait de savoir sur notre Momo préféré...
j'ai un peu les bouboules d'avoir lu que Kill Uncle n'était pas un bon album mais bon...
:(
We will be victorious
So come on !
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Messagepar jmsmirnoffice » 11 Mai 2006, 20:24

la chronique de pop-rock.be
Branle-bas de combat chez Pop-Rock ! Personne ne semble décidé à traiter du cas de la nouvelle livraison de Stephen Patrick Morrissey, dont on pourrait parfois penser qu’il constitue un membre à part entière de la Rédaction. Les apologistes habituels détournent pudiquement la tête, gênés d’avoir à avouer que l’ancienne âme des Smiths leur a cette fois refusé leur extase habituelle. Alors, qui vient-on tirer de sa retraite pour prêter une oreille attentive aux atermoiements de l’idole d’une partie non négligeable de l’équipe ? Le chroniqueur metal, pardi. Après tout, il écoute successivement Superbus et Cannibal Corpse sans en crever d’indigestion, le chroniqueur metal. Ce n’est tout de même pas un petit Morrissey qui va lui peser sur l’estomac.


Et puis au fond, sans partager la dévotion de nombre de mes collègues rédacteurs pour Morrissey, je dois admettre que j’apprécie beaucoup le bonhomme, moins pour ce qu’il est (un végétarien dépressif et nombriliste, quelle horreur !) ou les sentiments qu’il exprime que pour la manière dont il le fait, chant et talent d’écriture compris. Et si You are the quarry n’avait pas figuré dans mon Top 5 de l’année 2004, il n’avait raté le podium que d’un cheveu.

Le nouvel album et sa pochette en clin d’œil à la Deutsche Grammophon démarre plutôt bien, lui aussi : la première plage, I will see you in far off places, ceinte de volutes orientales, accroche plaisamment l’oreille, tout en demeurant un poil trop prévisible. Les senteurs orientales, tout le monde semble s’y mettre aujourd’hui à vrai dire. Non que Morrissey n’ait pas droit lui aussi à injecter quelques touches d’ûd ou de sitar dans ses chansons, mais à force d’être utilisée à tort et à travers par les premiers clampins venus, on en arrive à déplorer qu’un artiste d’une toute autre envergure se laisse aller à utiliser cette ficelle devenue un poncif au fil des années. Quoiqu’il en soit, le crooner semble être sous le charme de son nouvel exil romain, au vu des références à la Ville Eternelle qu’on découvre au gré des plages, de la solitude spirituelle de Dear God please help me jusqu’à l’excellent You have killed me, single terriblement obsédant où flotte l’ombre de Pasolini et que les Morrisseylogues du monde entier se sont empressé de relier à un supposé « passage à l’acte » de leur idole aux hormones incertaines.

Moins polémique que son prédécesseur, Ringleader of the tormentors renoue avec la grande tradition du déballage de sentiments déçus chère au dandy mancunien. Ce n’est pas forcément un point sombre : You are the quarry, malgré sa carrure, pêchait parfois par une tendance à enfoncer les portes ouvertes et à mitrailler des cibles trop évidentes pour juger la démarche audacieuse. Il s’agissait par ailleurs de la seule réelle faiblesse de ce chef-d’oeuvre, que la richesse de la langue déployée gommait instantanément.

Alors que Ringleader of the tormentors déroule ses appâts, tout ce que l’esprit de Morrissey peut renfermer de tragédie sentimentale, de souffrance émotionnelle et d’incompréhension rejaillit tout au long des douze morceaux : abandon, complexe oedipien refoulé, auto-flagellation, dégoût de l’existence, les habitués retrouveront avec une joie évidente le cynisme désabusé qui constitue une part importante de la pensée de l’artiste. Quitte à se retourner sur sa propre jeunesse, au cas où le présent serait un peu trop serein ? Un titre comme I just want to see the boy happy pourrait le laisser penser. Fait assez curieux : au terme de ces quarante minutes de détresse et de pessimisme, Morrissey quitte la scène sur une note éminemment positive, sur At last I’m born, titre plein d’espoir et de lumière. Et dramatiquement faiblard. A croire que certains ne sont pas conçus pour les ondes positives...

Etrangement, il subsiste un goût de trop peu au terme de ce Ringleader of the tormentors. Une impression difficile à définir. Il n’y a guère de raisons d’être fondamentalement déçu mais, pourtant, on ressent quelque chose comme un manque. Pas ce manque bien connu qui s’abat sur vous quand on constate qu’un fantastique album arrive déjà à son terme. Non, il s’agit d’autre chose de difficilement quantifiable. Evidemment, Ringleader of the tormentors est bon. Foutrement bon même, si on prend en compte le milliard de petits groupes plus ou moins anecdotiques qu’il est de plus en plus difficile d’éviter.

Pour être totalement honnête, on dénote tout de même quelques facilités assez décevantes. Au premier chef, je pointerai un doigt accusateur sur ces innommables chœurs enfantins qui souillent de chouettes titres comme The youngest was the most loved ou The father who must be killed. Et également sur une emphase symphonique occasionnelle qui ne se justifie pas vraiment. Rien pourtant qui puisse justifier cette horrible petite pointe de déception qui s’obstine à s’accrocher à moi comme une tique sur un fox-terrier malade.

De plus, même si au grand jeu de l’introspection sentimentale, on avait connu Morrissey plus en forme, tout ce qui concorde à ce qu’un album du Moz soit toujours un raffinement d’esthète au milieu du déluge de sorties post-pop-brit-punk-supermarket dont nous inonde Albion est toujours bien présent : des mélodies élégantes où le raffinement dispute la prééminence à l’efficacité, des textes soignés - même quand ils marquent un peu le pas comme aujourd’hui - et surtout, cette voix, l’une des plus belles voix masculines de la planète rock, qui a l’insigne audace de ne devenir que plus extraordinaire avec le temps.

Avec le légendaire Tony Visconti aux commandes, et même Ennio Morricone venu mettre en musique le mollasson Dear God please help me, on pouvait s’attendre à la huitième merveille du monde. Pour une raison ou pour une autre, on n’écope que d’un bon album, simplement bon. Du simplement bon bénéficiant du label Morrissey certes, mais c’est peut-être là que le bât blesse, justement.
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Messagepar jmsmirnoffice » 11 Mai 2006, 23:23

la chronique de pitchwork:
Morrissey
Ringleader of the Tormentors
[Attack/Sanctuary; 2006]
Rating: 8.0
"I am a living sign," Morrissey sings on "Vicar in a Tutu", from the Smiths' 1986 apex, The Queen Is Dead. If the words evoke Morrissey's dual personae as myth and mythmaker, their religious overtones are a subtle reminder that he's also a never-quite-recovering Catholic. Though his 1990s relocation to Los Angeles, the sunny center of 20th century glamour, elicited little surprise, his recent move to Rome seems even more natural: There, the Pope of Mope can reel around the fountain of both Occidental culture and inexpiable guilt.

From humdrum towns to giddy London, from Sunset Boulevard to the Eternal City, this living sign signifies, first and foremost, himself. Ringleader of the Tormentors is a new Morrissey album, not a new Morrissey; attempts to wring autobiographical revelations from its lyrics are easy, but ultimately futile. Accusations of self-parody, after losing their sting sometime around "Heaven Knows I'm Miserable Now", remain apt but, in Morrissey's case, often irrelevant. On his eighth solo album, the enigmatic warbler again sounds contradictory notes on love, death, the divine, and the despised. All that's really changed are his collaborators-- Ennio Morricone, T. Rex/Bowie producer Tony Visconti, guitarist/co-songwriter Jesse Tobias-- who trade the televised-car-chase production of 2004 comeback You Are The Quarry for a sound more akin to the glam-rock crunch of Your Arsenal.

Rapturous self-torment-- particularly the chasm between love's possibility and its unrealized fulfillment-- was always the defining condition of the Morrissey experience. For Morrissey's narrators, love and death are two levels of the same double-decker bus-- a theme made explicit on lead single "You Have Killed Me", a strapping rocker reminiscent of "Irish Blood, English Heart". With Hammond organ syncope and Morricone strings, trembling ballad "Dear God, Please Help Me" likens lust to "explosive kegs between my legs," while decorous torch song "I'll Never Be Anyone's Hero Now" places "my one true love...under the ground." As Moz idol Oscar Wilde put it, "Each man kills the thing he loves." Moz's interests were eloquently foreshadowed by another Catholic artist, Jean Genet, whose 1943 novel Our Lady of the Flowers laces its gay protagonist's exaltation of a beautiful male murderer with references to the Church. Likewise, Mel Gibson's 2004 The Passion of the Christ isn't just about homoerotic S&M.

The famous mind/body dichotomy from "Still Ill" tellingly neglects the soul, but Morrissey still can't escape what he's called "inbuilt guilt." Even "Dear God, Please Help Me", Moz's most emotionally beguiling song in years, grows ambivalent at the moment inattentive critics have cited as the singer's coming-out: When Morrissey sings, "Dear God, did this kind of thing happen to you?/ Now I'm spreading your legs/ With mine in between/ Dear God, if I could I would help you," is he addressing a lover, or a loving deity? On "You Have Killed Me", which contains some of this infamous celibate's most candidly sexual lines since Meat Is Murder-era B-side "Stretch Out and Wait" (or at least YATQ's "Come Back to Camden"), the man who ostentatiously forgave Jesus two years ago "for all the desire He placed in me" slyly concludes, "There is no point saying this again/ But I forgive you."

Even when contemplating mortality, Morrissey remains enamored of youth. A children's choir guests on multiple tracks, including fast-paced single candidate "The Youngest Was the Most Loved". Their immature voices bestow hair-raising pathos upon a refrain almost too self-evidently jejune for the middle-aged Moz to sing alone: "There is no such thing in life as normal." The choir returns for "The Father Who Must Be Killed", an equally energetic knife-attack on a stern stepfather, which ends in eerie laughter. Elsewhere, Morrissey marks the passing of time more keenly, with even more overt auto-plagiarisms. "It's the same old S.O.S.," he concedes amid the Roman rain, midtempo groove, and orchestral crescendos of the epic "Life Is a Pigsty". "Even now in the final hour of my life/ I'm falling in love again," he adds, subtly acknowledging that love is not as new to his music as recent press has implied.

Morrissey's poignancy, in his best solo work as in his vivid Smiths prime-- what critic Simon Reynolds once called "a piercing beauty, or a sweet ache"-- often inflames the exhilarating terror of loneliness just as it elevates the sensations of love through comparison with Moz's unrequitable romantic perfections. The complicated gender roles, the ubiquitous allusions, the games of irony, art, and style serve equally to ignite a listener's curiosity. Ringleader of the Tormentors is, rather than the now-anticipated letdown, another fitting heir to that legacy. The living sign again: "This one is different, because it's us."

-Marc Hogan, April 4, 2006




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Messagepar STUMM101 » 17 Mai 2006, 14:41

Salut,

Le nouveau single de Morrissey est THE YOUNGEST WAS THE MOST LOVED et doit sortir le 05 juin

CD Single :
- The youngest was the most loved
- If you don't like me, don't look at me

CD Maxi :
- The youngest was the most loved
- Ganglord
- A song from under the floorboards
- The youngest was the most loved (vidéo)

7'' :
- The youngest was the most loved
- If you don't like me, don't look at me

A+
STUMM "et trois nouvelles chansons" 101


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Messagepar Dorian » 29 Juin 2006, 02:23

Je profite de ce topic pour poser une question aux connaisseurs (apparemment nombreux) de Morrissey.
Quels sont les titres incontournables (je ne parle pas uniquement du nouvel album) ? D'avance merci.
L'ami morpheus m'a gratifié de titres tels November Spawned a monster (Smiths?), Hairdresser on fire ou encore I'm so sorry, Irish blood, english heart,... Mais je ne sais pas si ces titres sont représentatifs.

Dorian "jamais trop tard pour s'y mettre"




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Messagepar Sébastien M » 29 Juin 2006, 07:58

DorianSOFAD101 a écrit:Je profite de ce topic pour poser une question aux connaisseurs (apparemment nombreux) de Morrissey.
Quels sont les titres incontournables (je ne parle pas uniquement du nouvel album) ? D'avance merci.
L'ami morpheus m'a gratifié de titres tels November Spawned a monster (Smiths?), Hairdresser on fire ou encore I'm so sorry, Irish blood, english heart,... Mais je ne sais pas si ces titres sont représentatifs.

Dorian "jamais trop tard pour s'y mettre"

Allez, j'y vais de mon petit best of perso... Les incontournables :

Everyday is like sunday
suedehead
hairdresser on fire
how could anybody possibly know how i feel ?
first of the gang to die
such a little thing makes such a big difference
the last of the famous international playboys
irish blood english heart
november spawned a monster

je fais ça de tête...mais il y en aurait tellement d'autres...
Sébastien M
 
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Messagepar jb » 29 Juin 2006, 10:17

Pour compléter la sélection de Sébastien, voici mes coups de coeur :

- Speedway
- Now my heart is full
- Spring-Heeled Jim
- Why don't you find out for yourself
- The teachers are afraid of the pupils
- The Boy Racer
- Life is a pigsty
- I Know It's Gonna Happen Someday (que Bowie a repris sur un black tie white noise).
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Messagepar Dorian » 29 Juin 2006, 12:10

Merci de votre aide. Je m'y colle dès aujourd'hui. :)
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Messagepar jb » 24 Juil 2006, 11:44

Quelques news en vrac :

- EIL.com annonce la réédition de tous les albums des Smiths. Il s'agirait de pressages japonais avec pochette cardboxes. Info à prendre avec des pincettes car si ils sont réalisés sur le modèle des boxes singles Morrissey, je trouve que le design, l'impression et la lisibilité laissait vraiment à désirer.

- Le site remembertheeighties annonce la réédition de 4 albums solo de Morrissey. Mozzalini lui-même sur true-to-you.net a annoncé ne pas être concerné par cette réédition qui est visiblement faite sans son accord.

- Toujours sur true-to-you.net, Morrissey fait un point post tournée alors que celle-ci n'est pas terminée... Est-ce à dire qu'il a oublié le concert de Rock en Seine ?

- Benicassim festival 2006 a été filmé par la télé espagnole.
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