par Dorian » 04 Jan 2008, 16:39
Les consoles de jeu et moi, c'est une longue histoire qui ne se terminera pas comme elle a commencé.
J'ai longtemps été le "vrai fan" parfait en matière de console. Tout - ou presque - y est passé : Game Boy, Nes, Lynx, Game Gear, Master System, Mega Drive, l'innovante - pour l'époque - Neo-Geo et la fameuse Super Famicom 16 bits.
Puis les consoles "2ème génération" sont apparues : très vite la PSX est venue occuper après-midi et soirées, seul ou entre potes. Profitant du marché de l'occasion, en plein essor à ce moment-là, je ne saurais dire combien de jeux j'achetais à cette époque tellement il était à la fois facile et accessible d'acheter un nouveau jeu en revendant le précédent. En bon acheteur compulsif à l'époque mais pécuniairement limité, je me suis résolu à revendre ce qui fonctionnait encore et qui n'avait pas été perdu dans les déménagements, pour une "bonne" (qualificatif à prendre au 4ème degré) Nintendo 64, ou une des plus belles escroqueries de l'histoire mondiale du jeu vidéo. Première période de tensions après des années d'amour.
Après cet échec cuisant qui n'était qu'un signe avant-coureur de ce qui allait inévitablement arriver quelques années plus tard, trois jeux que j'ai eu la chance de tester plusieurs fois (GTA 3, Pro Evolution Soccer 2 ou 3 et Metal Gear Solid 2) m'ont fait replonger. La réconciliation sur l'oreiller, c'est l'effet PS2. Mais quelque chose s'était brisé et rien n'était plus comme avant. Notre relation était déja sur le déclin (console achetée plusieurs mois après sa sortie, visites hebdomadaires dans les magasins de jeux vidéos en très nette baisse, le site jeuxvideo.com n'était plus mon unique raison de vivre,...).
Ma PS2 actuelle (qui est depuis plusieurs années ma seule console, pour répondre très précisemment au sujet du topic), je l'ai acquise il y a maintenant six ans. Je n'ai jamais eu aucun soucis technique. La tête de lecture semble encore niquel. Elle a pourtant beaucoup tournée, sa durée de vie est donc assez exceptionnelle. L'achat a été rentabilisé.
Je continue épisodiquement à m'éclater sur Pro Evolution Soccer 6, WWE Smackdown vs. Raw 2007 ou GTA Liberty City Stories. Mais rien de bandant pour autant. Ma PS2 fait maintenant essentiellement office de platine de salon. La banale routine du quotidien, en somme.
Comme le dit à mon sens fort justement JB, la console (ou les jeux PC) peut vite devenir, outre de le fait d'être un moyen comme un autre de dilapider ses maigres économies, une drogue, une obsession voire plus grave, un véritable mode de vie. Je peux en témoigner pour l'avoir - toutes proportions gardées - vécu à une époque désormais révolue.
L'explosion - inéluctable - de la concurrence et l'augmentation subséquente de l'offre en matière de Console de jeux ainsi que les sorties toujours plus rapprochées de nouvelles consoles ou d'options révolutionnaires ont créé un effet de surrenchère excessive qui pour ma part, a définitivement cassé le charme du jeux vidéo. Ce rythme effreiné a induit l'impression que tout existe déja et qu'il est inutile de prendre le temps d'imaginer et de désirer quelque chose de nouveau, quelque chose de mieux. La flamme des premières heures n'était plus.
Je n'ai donc pas acheté (ni même été tenté d'une quelconque façon) aucune de toutes ces consoles qui fleurissent depuis un petit moment sur le marché : les PSP (en dépit de ses atouts indéniables), les Wii ou autres Xbox, DS, Xbox360,...
A cela s'ajoute l'augmentation progressive des prix (grosso modo depuis la sortie de la Neo-Geo et de la PSX). Désormais, le prix des consoles, mais aussi des jeux neufs atteignent des sommets que je considère tout simplement scandaleux. Mais finalement pourquoi s'en priver, l'industrie du jeux vidéo ne s'est jamais aussi bien portée. Il n'y a donc aucune raison de ne pas voir le prix des jeux continuer à augmenter à l'avenir. Bien sur, il reste le marché de l'occasion (notamment la vente privée sur le net), mais cette flambée des prix, pour des raisons autant matérielles (impossibilité de suivre pécuniairement parlant) que philosophiques, a été la goute d'eau qui a catalysé mon rejet progressif pour ce milieu.
Mais il y a cette autre "anecdote" (pas si anecdotique, d'ailleurs). Le récent retrait du marché de la PS3 Européenne "1ère génération" assurant - entre autres avantages - la rétrocompatibilité des jeux PS2 (sans parler de la capacité de stockage supérieure) est un ultime bras d'honneur et ne milite pas pour une réconciliation à court terme.
Néanmoins 7 ans après, l'histoire risque de se répéter. 2008 rime avec sortie de ce qui sera sans doute le dernier opus de la saga Metal Gear Solid. 2008 rime aussi avec la sortie de GTA 4. 2 arguments de poids. La PS3 finira je pense forcément un jour dans mon salon. Mais une chose est sûre : les consoles et autres jeux vidéo sont devenus un passe-temps très secondaire et pour ma part largement dispensable. Ce n'est finalement qu'une banale illustration de l'évolution au fil du temps des hobbies et autres "passions".
Même si la qualité des graphismes, de l'animation, de la bande-son, du réalisme,... ont évolué de manière spéctaculaire depuis la fin des années 80, je reste nostalgique de l'ère où les Mega Drive et Super Nintendo regnaient en maîtresses absolues.
La rupture est donc sans doute définitive. Ce qui ne nous empêchera pas de rester bons amis et de repasser quelques nuits ensemble pour s'éclater un peu.